MARIA FEODOROVNA, impératrice de Russie (1847-1928)

Lettre autographe signée Maria, adressée à Madame Olive, datée du 3/16 mai 1925, de Klampenborg, Hvidovre, sur papier à en-tête de son monogramme bordé de noir, 6 pages, in-8, texte en français. « Chère Madame Olive, je m'empresse de vous remercier de tout mon coeur pour votre chère lettre qui m'a fait un si grand plaisir. C'était comme un souffle du beau temps passé qui est venu me réchauffer le coeur. Toutes les nouvelles de vous et des vôtres m'intéressent tant. Dieu merci que vous au moins avez pu vous échapper de notre malheureuse Russie et vous trouvez maintenant en sécurité. Mais quelles angoisses pour vous de savoir vos deux chères filles là-bas en exil ! Quel cauchemar perpétuel ! Que Dieu les aide et les soutienne. Voilà six ans que je suis revenue ici dans mon ancienne chère patrie et si la joie d'avoir ma fille cadette avec son mari et ses deux garçons auprès de moi ce qui est un si grand bonheur. Ma chère Xénia se partage entre moi et sa grande famille qui se trouve à Paris pour le moment. Elle a passé tout cet hiver ici avec moi pendant que j'étais malade. Heureusement maintenant je vais beaucoup mieux et grâce au beau temps je passe plusieurs heures au jardin. Ma soeur cadette demeure chez mon frère cadet et ils viennent tous les jours chez moi. La Comtesse... vous remercie de votre souvenir et vous fait dire mille choses. Elle est la seule qui m'est restée des chères Comtesses Koutousoffs, Mademoiselle Ozeroff et Comtesse Hayden toutes mortes pendant la Révolution ! Je vous prie dites bien des choses à votre neveu Kolémine. Je me rappelle avec tant de plaisir quand vous et votre frère jouaient la comédie chez nous dans mon cher Anitchkoff l'année 1870 quand nous étions jeunes et si heureux et surtout sans soucis. Encore une fois mille remerciements pour votre chère lettre. Je termine en faisant des voeux chaleureux pour vous et les vôtres. Que Dieu soit avec vous. »