Rare pion d'échecs, roi, en défense de morse... - Lot 28 - Coutau-Bégarie

Lot 28
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30000 - 50000 EUR
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Rare pion d'échecs, roi, en défense de morse... - Lot 28 - Coutau-Bégarie
Rare pion d'échecs, roi, en défense de morse sculptée en ronde-bosse, belle patine brune. Assis sur un trône, le roi est représenté en majesté, tenant de ses deux mains un sabre à plat sur ses genoux. Il est coiffé d'une couronne à fleurons posée sur une chevelure aux nattes tombant sur sa nuque et son dos. Son visage est ovale, ses yeux ronds grands ouverts avec une large pupille au centre ; une barbe aux mèches très structurées forme un collier autour du maxillaire inférieur. Il est vêtu d'une tunique et d'un manteau fermé sur la poitrine. Des plis se superposent devant ses jambes et ses pieds, formant des vagues géométriques. Le sabre qu'il tient est enveloppé de son fourreau, entouré d'une lanière. Le trône est particulièrement ouvragé, avec un tressage sur le flanc droit et des moulures formant quatre encadrements sur le flanc gauche. A l'arrière, le dossier est soutenu par deux montants en forme de reptiles ; il est sculpté de deux registres de riches rinceaux ininterrompus, circulant d'un registre à l'autre ; un griffon au corps large constitue l'arrondi du haut du dossier, ses pattes s'enroulant dans le registre supérieur de rinceaux. Norvège, Trondheim, XIIIe siècle H. : 8,3 cm (petits accidents et manques) Provenance : collection particulière française Corpus des pions d'échecs norvégiens Ce roi, pion d'un jeu d'échecs, fait partie d'un corpus attribué à la production de Trondheim en Norvège, siège épiscopal à partir de 1159. Des ateliers de tabletiers y travaillaient les défenses de morse. Des pions d'échecs y ont été retrouvés lors de découvertes archéologiques. Les grands musées internationaux possèdent dans leurs collections des pions issus de ces ateliers. Citons un roi (fig. a) (inv. OA5541) au département des Objets d'art du musée du Louvre, daté vers 1200 et originaire de Trondheim, et un évêque, équivalent du fou moderne, au Metropolitan Museum of Art (inv. 17.190.229) (fig. b), daté vers 1150-1200, également norvégien. Mais surtout, l'ensemble le plus emblématique de cette production, bien connu et étudié depuis de nombreuses années, est celui des figurines dites de Lewis. En 1831, quatre-vingt-treize objets sont découverts dans la baie de Uig sur l'île de Lewis en Écosse. Cette collection est composée de cinquante-neuf pièces d'échecs, dont huit rois (fig. c), huit dames, seize fous, quinze cavaliers, douze gardiens et dix-neuf pions. L'ensemble est conservé aujourd'hui respectivement au British Museum (inv. nos. 1831, 1101.78-145) et au National Museum of Scotland (inv. nos. H.NS. 19-29), où le trésor de Lewis est exposé à partir de 1832 et 1888. Depuis sa découverte au XIXe siècle, cette collection est devenue une référence primordiale de la production des ateliers de Trondheim. La présence sur le sol écossais de pièces scandinaves datées de la fin du XIIe siècle pourrait étonner. La dynastie des « rois de la mer » règne de 1079 à 1265 sur les îles Hébrides, et l'île de Lewis appartient alors au royaume Manx. Les marins norvégiens commercent de la mer Baltique à l'ensemble du bassin de la mer d'Islande. Au XIIIe siècle, cette route maritime amène le royaume norvégien à effectuer des incursions vers l'Écosse, et à s'y établir. C'est alors que ses armées occupent durant deux étés l'île de Lewis tandis que des traités de commerce sont conclus avec les écossais. Des jeux d'échecs norvégiens ont pu alors accompagner les troupes et les marchands. Ils ont pu rester sur l'île, qu'ils aient été vendus ou offerts aux écossais Analyse stylistique Une caractéristique marquante des pièces du trésor de Lewis est la similitude des traits des visages d'une figure à l'autre. Cette similitude permet sans doute une attribution à un même sculpteur, ou à tout le moins à un même atelier. Des analyses spectrométriques des visages effectuées par les chercheurs les ont conduits à définir cinq groupes typologiques. Par le visage ovale, la barbe aux mèches droites, les yeux bien ouverts à la pupille creusée et aux paupières ourlées, notre pion est à rapprocher du groupe A. Les huit rois conservés au British Museum sont vêtus d'un manteau dont un pan revient sur le devant et forme des plis réguliers. Le nôtre en revanche porte un manteau ouvert laissant apparaître la tunique aux plis plus architecturés, à la manière des dames (fig. d) montrant la liberté du sculpteur dans la réalisation des différentes pièces. Le dos du trône sur lequel est assis notre roi est comparable à plusieurs autres motifs décoratifs d'origine scandinave. Le revers du trône de l'évêque (fig. e) du MET est sculpté de vrilles entrelacées, tout comme une pièce en défense de morse provenant de Trondheim, datée 1150- 1200, conservée au musée national du Danemark (fig. f). Les trônes des rois et dames du trésor de Lewis sont traités de la même manière. Dans chacun de ces exemples, un
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