Auguste RODIN (1840-1917)

Lot 56
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Estimation :
400000 - 500000 EUR
Auguste RODIN (1840-1917)
* Danaïde, petit modèle, version type III Conçu en 1885 Épreuve en bronze exécutée entre 1920 et 1925 Bronze à patine brune noire nuancée, signé «A. RODIN» sur la terrasse à l'avant, fonte Alexis Rudier, marque du fondeur «Alexis Rudier. / Fondeur. Paris» et avec le cachet intérieur «A. Rodin» 22,4 x 37,4 x 26,1 cm. Cette sculpture puise son inspiration dans la mythologie grecque. Les filles du roi Danaos furent condamnées dans les enfers à remplir un tonneau percé après avoir tué leurs maris lors de leur nuit de noces. Si elles sont traditionnellement représentées remplissant sans fin le récipient percé, Rodin choisit ici le moment où le désespoir accable la danaïde face à l'absurdité de sa vaine tâche. A bout de force, elle git sur un rocher, ses cheveux, que le poète Rainer Maria Rilke décrivait comme «liquides», se confondent alors avec l'eau qui s'échappe de sa jarre dans un superbe contraste de matière. Le lisse de son corps se lie douloureusement à la base rocailleuse, alors que le découragement transparait dans la somptuosité de la courbe de la nuque et du dos. La danaïde a été conçue en 1885 alors que Rodin est pleine création de la porte de l'enfer. Si elle était destinée à ce projet, elle n'est toutefois pas présente dans la version finale de l'œuvre. Cet exemplaire de la Danaïde a fait partie de la collection du Vicomte Amédée de Flers depuis les années 1930. Il est probable qu'il en ait hérité de sa mère, épouse du Vicomte Adrien de Flers et fille du grand collectionneur et mécène le Comte Philippe Vitali. Si Adrien de Flers fut proche de Rodin de son vivant, Amédée de Flers, ayant hérité du 1 rue Barbet de Jouy, perpétua ce lien, en voisin immédiat du Musée Rodin, en complétant la collection familiale de nombreuses sculptures, dessins et aquarelles de Rodin jusqu'à son décès en 1948. Les Flers sont d'ailleurs cités dans plusieurs textes relatifs à l'Oeuvre de Rodin comme ses collectionneurs sur plusieurs générations. Cette Danaïde est demeurée jusqu'à ce jour dans la collection des héritiers d'Amédée de Flers depuis son décès par descendance. La provenance prestigieuse de cette Danaïde et sa transmission ininterrompue de descendants en descendants en fait un exemplaire particulièrement exceptionnel. Cette sculpture sera incluse dans le Catalogue critique de l'Œuvre Sculpté d'Auguste Rodin, actuellement en préparation à la galerie Brame & Lorenceau sous le numéro 2015-4756B.
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