IGNATIEFF, comte Alexis Nicolaïévitch (1874-1948)

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IGNATIEFF, comte Alexis Nicolaïévitch (1874-1948)
Journal manuscrit autographe rédigé par le comte, relatant ses souvenirs, ses impressions sur la situation des Russes blancs et sur les évènements politiques importants durant son exil en France, notamment lors de la Seconde Guerre mondiale, couvrant la période du 1er août 1934 au 30 décembre 1945. Rédigé sur deux cahiers de format in-folio, composés respectivement de 200 pages et de 140 pages. Texte en russe. Couvertures en percaline noires abîmées, en l'état. Historique : Le comte Alexis Nicolaïévitch Ignatieff, ancien officier de l'armée du tsar Nicolas II et dernier gouverneur de Kiev, travailla activement après la Révolution, au sein de la Croix-Rouge dont il était le représentant plénipotentiaire, avant de rejoindre la contre-révolution sous le commandement du général Youdenitch. Suite à la défaite des armées blanches, le comte Ignatieff immigra en France. Respecté de tous, il fut toute sa vie au coeur de la communauté des réfugiés russes. Dans son journal le comte évoque les relations amicales qu'il partage avec de nombreux et illustres représentants de la famille impériale tels que l'impératrice Maria Féodorovna, la grande-duchesse Xénia Alexandrovna, la reine Alexandrine de Danemark, la princesse Paley (épouse du grand-duc Paul-Alexandrovitch), la comtesse Brassoff (épouse du grand-duc Michel Alexandrovitch) et le grandduc Kyril Wladimirovitch, mais aussi avec tous les membres de la noblesse russe vivant à Paris, comme les princes Troubetzkoy, Ouroussoff, Kourakine, Galitzine, Schakhovskoy, Demidoff, ou Tcherbakoff ; les comtes Apraxine, Schouvaloff, Tolstoï, etc. Le comte était cousin germain du célèbre général rouge, le comte Alexis Alexeïevitch Ignatieff (1877-1954). Résumé : En 1934, la famille Ignatieff s'installe au 69 rue de la Pompe, dans le 16e arrondissement parisien. Dans son journal, en date du 1er août, le comte décrit «son appartement au 4e étage, sans ascenseur hélas. L'eau y est gratuite, les charges réduites, quelles économies ! Le bois est proche. Le soleil brille, mais ses rayons n'entrent pas dans l'appartement qui fut choisi selon les maigres revenus dont disposait la famille. Le comte déménagea ensuite à Vanves, au 80 avenue Pasteur où il résida jusqu'à son décès en 1948. Léonid et Olga, ses enfants, habiteront eux aussi la même adresse. Le 10 août 1934, Alexis écrivit : «Septième décennie. Tous mes souvenirs me reviennent. Je me rappelle lorsque nous avons célébré les soixante ans du prince Juliy [son beau-père le prince Juliy Ourroussoff]. J'ai pensé au jour de mon mariage aussi». Lorsque sa fille Olga célébra ses 27 ans, le 15 septembre 1934, le comte écrivit : «Pauvre Olga ! Qui pouvait imaginer qu'elle n'aurait ni amour ni famille !». En revanche, ce dernier se réjouit des fiançailles de la dernière fille de la grande-duchesse Hélène Wladimirovna - la princesse Marina de Grèce - avec le prince Georges d'Angleterre, «quelle brave femme», écrira-t-il à propos de la grande-duchesse. Le comte parle souvent de son travail de confection des cols de chemises pour la société pour laquelle sa fille travaille, c'était en partie son travail à la maison, mais jamais il ne s'en plaint. Les aristocrates russes se sont interdit de se plaindre de leur nouvelle vie, il se devait de la prendre telle qu'elle se présentait, l'accepter était la seule manière d'aller de l'avant. En lisant les pages du journal, on comprend parfaitement qu'au fond de son coeur le souvenir de la Russie reste toujours vivace. En effet, elle est présente chaque jour au travers de ses notes : visites de messes orthodoxes, fêtes russes, invitations de la part d'autres émigrés, participation à la création d'organisations et d'associations russes, etc. Les notes de son journal sont un mélange entre vie quotidienne et vie politique. En tant qu'ancien diplomate et gouverneur, ce dernier ne pouvait s'empêcher de réfléchir aux sujets politiques et historiques de son temps, comme en attestent les nombreux passages se référant aux évènements qui lui sont contemporains. Par exemple, le 2 août 1934, à la mort d'Hindenburg : «L'Allemagne est en deuil, son Reich-président est mort. Les journaux ne parlent que de cela», et suite à la proclamation d'Hitler comme Reich-chancelier, le comte note sobrement : «C'est tragique pour l'Allemagne ce qui s'y déroule actuellement». Parfois acerbe, il ne manque pas de noter toutes ses impressions, comme ce jour où, à l'église, il rencontre la grande-duchesse Xénia Alexandrovna accompagnée de ses fils Fédor et Dimitri : «comme son visage [au grand-duc Dimitri] est ingrat». Invités à partager le repas avec eux, ils se remémorent ensemble la Russie Éternelle et le temps qui passe, «six ans sont passés déjà depuis le décès de l'impératrice Maria Féodorovna», note-t-il, avant de poursuivre «V. G. Podgourskiy, la princesse Koutouzoff, le prince Obolensky,
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