Rare Crèche en terre cuite à glaçure plombifère.... - Lot 120 - Coutau-Bégarie

Lot 120
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Rare Crèche en terre cuite à glaçure plombifère.... - Lot 120 - Coutau-Bégarie
Rare Crèche en terre cuite à glaçure plombifère. Sous une construction figurant une chaumière ouverte, se tiennent Marie et Joseph à genoux, deux jeunes enfants tenant un bâton à la main et une urne de l'autre également agenouillés, un ange se tenant debout les mains ouvertes, un âne est couché devant. Tous adorent l'Enfant Jésus qui repose dans un berceau. L'intérieur est richement garni de feuillages et de coquillages, un mur est dessiné à l'extérieur formant soubassement de la grange au toit de chaume. Paris (où Avon ?), probablement atelier d'Antoine Clarissy, première moitié du XVIIe siècle H. : 24 cm - L. : 33,5 cm - P. : 21,8 cm (accidents, manques et restaurations) Etiquette de collection Bernard Palissy n°7 Provenance : Probablement ancienne collection Pierre-André Mordret, Angers, vente du mercredi 20 avril 1881, lot 207. Collection J. Baur, libraire de la société d'histoire de l'art français Cette crèche semble être un uniqum dans la production des terres vernissées du XVIIe siècle. Rien n'est connu de semblable. Dans un article de la revue Techné de 2019, faisant état des recherches sur les céramiques palisséennes et post-palisséennes, les archives étudiées ont permis de mieux situer les céramiques du XVIIe siècle dans leur époque et leur lieu de production. Un personnage émerge de cette étude et pourrait tout à fait être l'auteur de cette sculpture présentée ici : Antoine Clarissy qui est à la tête d'une fabrique de céramique à Paris et produit des petits personnages en «terre sigillée ». C'est en 1612 qu'Antoine Clarissy, venant de Marseille arrive à Paris, appelé par le roi. Il obtient un logement dans le palais des Tuileries en 1616 et prend le titre «d'ouvrier du roi en terre sigillée ». L'étude de nombreux inventaires après décès indiquent que les personnages fabriqués par Antoine Clarissy figurent dans les collections de grands hommes puissants tels le cardinal de Richelieu et le chancelier Pierre Seguier. Ces objets précieux sont donc des objets de luxe, répondant à des commandes précises et prestigieuses. Sont conservés dans les collections nationales et notamment au Musée du Louvre, un certain nombre de ces petits sujets dont la comparaison avec la crèche présentée permet ce rapprochement avec les ateliers parisiens ou d'Avon. Citons la Nourrice (MR2353), le joueur de vielle (OA4042) (fig a) dont les couleurs des émaux sont très proches, mais aussi l'Enfant au chien (fig b) dont les feuillages de la terrasse sont presque similaires à ceux du fond de la chaumière de notre crèche. Les recherches concernant les faïences post-palisséennes montrent que les suiveurs de Palissy que l'on rattachait à l'atelier d'Avon ont des ramifications et une activité importantes à Paris. Et attribuer cette crèche à l'atelier d'Antoine Clarissy peut être une ouverture de recherche. Des étiquettes figurent en dessous du support, indiquant que cette crèche appartenait à plusieurs collections et fût mise en vente au moins deux fois. Il a été retrouvé dans le catalogue de la vente de la collection Mordret à Paris en 1881 (vente Paris Drouot, Me Charles Pillet, 20-21-22 et 23 avril 1881, salle 8), le lot 207 «groupe de la suite de Bernard Palissy, représentant la Crèche. Cette scène est placée sous un fond rocailleux et feuillagé et le tout est émaillé en couleurs. », acheté 365 francs par Monsieur Baur, libraire à Paris et éditeur de nombreux ouvrages d'histoire de l'art. Ouvrage consulté : Jessica Denis-Dupuis, Bernard Palissy : nouveaux regards sur la céramique française aux XVIe et XVIIe siècles, in revue Techné n°47, 2019 pp 63-71
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