MARIA FÉODOROVNA, IMPÉRATRICE DE RUSSIE, NÉE PRINCESSE DAGMAR DE DANEMARK (1847-1928).

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MARIA FÉODOROVNA, IMPÉRATRICE DE RUSSIE, NÉE PRINCESSE DAGMAR DE DANEMARK (1847-1928).
Lettre autographe signée « Maman » adressée à son fils le tsar Nicolas II (1868-1918), Aï-Todor, 24 février 1918, 4 pages, in-8°°, texte en russe et en français. Traduction : Mon cher Nicky, je ne trouve pas les mots pour exprimer ma joie après avoir reçu ta chère lettre. Elle m'a profondément touchée jusqu'aux larmes. Je te remercie de toute mon âme et je te prie de m'écrire plus souvent. J'ai terriblement envie de te voir et de parler avec toi. Je souffre de toutes ces terribles nouvelles et vous tous me manquez. Mes chéris, je pense toujours et très souvent à vous tous. Comment allez-vous ? J'espère que ce n'est pas trop dur pour vous et que nous aurons bientôt la possibilité de nous retrouver à Moguilev. Je ne pourrais jamais oublier ces jours tristes et difficiles. Ma seule consolation est l'espoir de pouvoir être avec toi dans quelques jours. Quand même nous ne pouvons pas envisager ce que l'avenir nous réserve d'épreuves à surmonter. C'est un véritable cauchemar et c'est même impossible à écrire tellement c'est impossible. Même ici la vie est une véritable torture. Comme tu sais, il y a de terribles émeutes à Yalta. Parmi les personnes touchées se trouve la pauvre Maria Bariatinsky, qui a été gardée pendant 2 nuits assises sur le sol avec d'autres détenus, dont des officiers. Et après elle a été mise en prison durant une semaine. Tout cela à cause d'argent qu'elle aurait donné à (???). Mais ce n'est pas vrai. C'est affreux, quelle honte après tout ce qu'elle a fait. (...) Betsy habite chez elle. Leur maison était sous le feu des balles et elle a réussi à s'enfuir dans la ville. Elle vit désormais chez (???) depuis quelques semaines. L'année dernière Betsy a acheté « mon jardin » à côté de la ferme de Livadia. La maison est trop petite pour y vivre et elle l'agrandit. Je suis toujours installé dans mes deux pièces et ne vois personne. Je me préparer bientôt à faire le carême (...) est hébétée. Personne n'est autorisé ç entrer chez nous depuis fin octobre. Nous sommes absolument isolés et nous nous trouvons piégés. La question est, pour quelle raison ? Je ne sais rien d'A. Alice et Welde, j'ai reçu leur dernière lettre à la fin du mois de novembre. C'est juste insupportable et trop cruel de me priver de ma seule petite consolation. Le temps change souvent, il fait assez froid et cela se ressent particulièrement dans nos chambres. Mais quand il y a du soleil, la pièce est agréablement chauffée. Aujourd'hui on nous a annoncé que nous allions être expulsés d'Aï-Todor pour être installé à Dulber. Cela ne m'a procuré aucune joie. Pour eux c'est plus confortable pour des questions de sécurité que nous soyons tous ensemble. Tu peux imaginer mes sentiments. C'est si triste pour la pauvre Xénia et tous ses enfants. Que le seigneur nous vient en aide. Que sa sainte volonté soit faite. Je ne suis pas en état d'écrire davantage. J'embrasse tendrement la chère Alix et tous les chers enfants. Je salue tous nos proches. Je t'embrasse mon précieux Nicky. Te mère qui t'aime infiniment. Provenance : cette émouvante lettre retrouvée dans les papiers de l'impératrice Maria Féodorovna après sa mort ne fut jamais expédiée à son fils, l'empereur Nicolas II. C'est donc un précieux témoignage historique et l'une des rares lettres jamais publiées de la correspondance entre l'impératrice douairière et son fils. Elle fut conservée par la grande-duchesse Xénia Alexandrovna (1875-1960), puis transmise par héritage à sa fille la princesse Irina Alexandrovna Youssoupoff (1895-1970), puis conservé jusqu'à nos jours dans la descendance de cette dernière.
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