École française, vers 1848

Lot 330
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Estimation :
800 - 1000 EUR
École française, vers 1848
Allégorie de la République, sous la forme d'un génie ailé, nu, drapé de pourpre, brandissant de la main droite un oriflamme tricolore frappé de la devise «La liberté», et plaçant, de la main gauche, un bulletin de vote dans une urne. Huile sur toile, marouflée sur carton 31 x 22,7 cm. Annotation manuscrite, au dos : Le suffrage universel / génie de la liberté / Etex ? Intéressant témoignage du «Concours de 1848», qui avait pour but de fixer une image symbolique de la République. Ce Concours devait permettre, d'une part, à la jeune Seconde République de se doter d'une représentation symbolique pouvant être largement diffusée à travers toute la France, et, d'autre part, d'affirmer son adhésion à l'idéal égalitaire. C'est lors d'un appel aux artistes publié le 18 mars 1848 dans Le Moniteur universel que le concours fut lancé. L'appel aux artistes stipulait que les esquisses devaient être déposées à l'École des Beaux-Arts du 1er au 5 avril 1848, qu'une exposition publique de celles-ci se tiendrait du 5 au 8 avril, et qu'un jury choisirait trois esquisses qui devraient être reproduites en grand avant l'évaluation finale. Parmi les originalités de ce concours : grande liberté de composition, ouverture à tous les artistes, de toutes nationalités, sans condition de formation artistique, anonymat des candidatures, élection - et non nomination- des membres du jury. Les artistes élus membres du jury étaient : Ingres, Léon Cogniet, Paul Delaroche, Delacroix, Decamps, Tony Robert-Fleury et Schnetz. D'autres personnalités le complétaient : Charles Blanc, Ferdinand Flocon, Alphonse de Lamartine, Félix Pyat, Étienne Arago, et Théophile Thoré. Sans surprise, le concours n'atteignit que peu les résultats escomptés: indifférence du jury, absence d'instructions cadrant les créations, amateurisme des candidats, obsolescence du sujet allégorique, etc.    «On avait refusé toute sélection, si bien que les bons tableaux étaient écrasés par la médiocrité et l'extravagance de beaucoup d'autres. Le Jury fut obligé de procéder par élimination successive : exclusion des plus faibles, choix de cent vingt-cinq esquisses puis de cinquante-huit. Parmi ces dernières, aucune ne 25 dut s'imposer puisque Delaroche proposa de retenir non trois, mais vingt esquisses à partir desquelles serait commandé un grand tableau, moyennant une indemnité de cinq cents francs, somme très peu importante pour une peinture de plus de deux mètres de haut. Ce fut accepté à l'unanimité.» (Chaudonneret, La Figure de la République, le concours de 1848. Paris, 1987, p.28) Après tergiversations, une liste de finalistes fut publiée comprenant: Hippolyte Flandrin, Henri-Pierre Picou, Félix Fossey, Sébastien-Melchior Cornu, Henri-Joseph-Armand Cambon, Henri-Édouard Massy, Auguste Hesse, JeanBaptiste-Auguste Leloir, Alexandre Hesse, Honoré Daumier, Raymond Balze, Charles Landelle, Alfred-Thompson Gobert, Jean-Auguste Marc, Charles Jalabert, Hippolyte-Dominique Holfeld, Jean-Léon Gérôme, Paul-César Gariot, Louis Charles-Auguste Steinheil,  Dominique Papéty. On publia une liste supplémentaire, en prévision de défections, comprenant : Narcisse Diaz de la Pena, Jules-Claude Ziegler, Emile Signol, Adrien Guignet, et Jean-Baptiste Guignet. Flandrin fit défection du concours (et fut remplacé par Diaz), et Daumier ne remit jamais son œuvre finale, de sorte que c'est 19 figures de la République qui furent présentées au Jury pour le vote final... qui fut annulé le 23 octobre 1848 sans qu'aucun gagnant ne soit désigné...
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