Bureau plat dit à la grec en marqueterie... - Lot 273 - Coutau-Bégarie

Lot 273
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Estimation :
40000 - 60000 EUR
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Résultat : 150 000EUR
Bureau plat dit à la grec en marqueterie... - Lot 273 - Coutau-Bégarie
Bureau plat dit à la grec en marqueterie d'amarante, bois de rose et filets de bois clair, ouvrant par trois tiroirs en ceinture dont un à secret, à décor de frises de poste ponctué de rosaces tournoyantes en bronze ciselé et doré. Le plateau foncé d'un cuir vert à décor doré aux petits fers de rinceaux et fleurons et ceint d'une lingotière en bronze doré. Il repose sur quatre pieds droits fuselés à décrochements aux angles, surmontés par des guirlandes de lauriers en corde à puits et terminés par des sabots de bronze doré. Il est agrémenté de deux tirettes sur les côtés. Epoque Louis XVI, vers 1770. Estampillé Montigny et JME. Philippe Claude Montigny reçu maître en 1766. H. : 79cm ; L. : 129.5cm ; P. : 64.5cm. Restaurations d'usage, quelques usures à la dorure, cuir remplacé. Provenance : -Jules Porgès en son hôtel du 18 avenue Montaigne à Paris. -Par descendance. Notes: Notre bureau plat s'inscrit dans ce courant néoclassique parfois outrancier, initié au retour du voyage en Italie du Marquis de Marigny, accompagné par l'architecte Soufflot et le graveur Charles Nicolas Cocchin en 1751. La manifestation la plus flagrante de ce goût à la grec s'incarne dans le bureau de Lalive de Jully, réalisé par l'ébéniste Joseph Baumhauer vers 1757 d'après les cartons de l'architecte Le Lorrain. Notre bureau en reprend les grands préceptes, dans un style plus assagi. Grâce à l'aide de son cousin René Dubois, l'ébéniste Montigny signe ses plus beaux ouvrages avec ses grands bureaux plats qu'il réalisa en de nombreux exemplaires, dans des dimensions et matériaux différents. Un exemplaire fut livré en 1765 par Poirier au comte de Coventry (voir A. Pradère, Les achats parisiens de mobilier du comte de Coventry, L'Estampille, l'objet d'art, Juin 1996, pp. 46-53). On trouve au siège de la Banque de France un grand modèle avec cartonnier provenant de l'ancienne collection de Joseph Bardac ,très similaire au nôtre. Enfin, un autre modèle très proche, vente Galerie Georges Petit du 26 mai 1913 est illustré dans l'ouvrage de Giacomo Wannenes, Le mobilier français du XVIIIe siècle, p. 238. Notre bureau apparait sur cette photo de la bibliothèque du premier étage de l'Hotel Porgès avenue Montaigne. Il y voisine avec des livres rares du XVIIIe siècle, des vitrines de Porcelaine de Sèvres et de Saxe. On y voit également le tableau de Watteau aujourd'hui conservé au Getty Museum. Ce tableau, resté dans la descendance du collectionneur, fut présenté aux enchères le 29 novembre 1976. Erronément attribué à Philippe Mercier, il fût adjugé 112 000 Francs (Maître Audap, Etude Audap Godeau Solanet) au collectionneur Paul Louis Weiller, avant d'être revendu 10 millions d'euros au Getty Museum en 2012. Jules Porgès Fils d'un joaillier tchèque, il est issu de la grande bourgeoisie juive austro-hongroise de Prague, qui s'impose dans le commerce des diamants. En 1857, à 18 ans, il rejoint son frère Heinrich à Paris, où il crée la société Jules Porgès et Compagnie et devient un diamantaire réputé. Vers 1875, il possédait déjà environ 10 % des mines de diamants du site de Kimberley en Afrique du Sud. Jules Porgès revend la Compagnie Française de diamants du Cap de Bonne-Espérance au futur nouveau conglomérat De Beers en 1887. Surnommé le Roi du diamant, il acquiert aussi, entre 1880 et 1888, des mines d'or dans la région de Johannesburg. Installé à Paris, il épousa Anna Wodianer d'origine autrichienne en 1877. Tous deux obtinrent la naturalisation française en 1898. Jules Porgès et surtout sa femme vont rapidement s'intégrer à la vie parisienne et à son aristocratie. En 1892 Jules et Anna Porgès font construire par Ernest Sanson un Hôtel Particulier au 18, avenue Montaigne à Paris, inspiré du Château d'Asnieres. Jules y placera son étonnante collection de tableaux parmi lesquels des Le Lorrain, Bruegel, Van Dyck, Rubens, ainsi que des objets d'Art, ivoires, émaux et bronzes de la Renaissance. Le Musée du Louvre expose un bronze de Ferdinand Tacca représentant Roger et Angélique et provenant des collections de Louis XIV, acheté en 1924 lors de la vente après décès de Jules Porgès.
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