Juliette de Ribeiro, née Juliette Bourgeois de Garancière (1810 - 18..)

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Juliette de Ribeiro, née Juliette Bourgeois de Garancière (1810 - 18..)
Portrait de Georges Sand en tenue d'amazone Huile sur toile 73 x 60 cm. (réentoilée, restaurations) «Vous avez des droits sans le savoir à ma reconnaissance ; dans ces confidences intimes de votre vie vous m'avez révélé ce que je sentais depuis longtemps mais que je ne savais pas déchiffrer en moi-même ; votre âme ingénieuse et sublime fait vibrer toutes les cordes de nos sentiments les plus cachés.» C'est en ces termes que l'auteur de notre portrait s'adresse à l'auteur d'Histoire de ma vie dans un courrier du 10 juillet 1855 (1). Ce courrier passionné d'une femme à une autre, d'une artiste à une autre, trouve dans notre peinture son exact pendant. Dans cette figure séduisante et empanachée, aux traits un rien idéalisés et rajeunis, à la posture élégante mais sans affèterie, il est aisé de lire entre les coups de pinceau vigoureux l'hommage appuyé à La Grande Dame du XIXe siècle. Ce vibrant et vivant témoignage d'admiration prend une dimension particulière au regard du destin de ces deux femmes : Juliette de Ribeiro commence une brillante carrière d'artiste à l'éclosion du romantisme. Son talent lui permet d'exposer régulièrement au Salon, notamment des portraits, entre 1827 et 1847. Mais les troubles politiques et la perte ou l'abandon d'un mari viennent anéantir ses espérances et ses ambitions. Son talent remarqué lui permet cependant de poursuivre une carrière pour l'Etat et le Ministère de l'Intérieur qui lui confie la commande de nombreuses copies officielles. La peinture est son métier, son gagne-pain, son gage de liberté et son moyen de survie, comme elle l'explique dans une lettre émouvante : « ... ayant eu l'honneur de travailler pendant de longues années pour le ministère et d'exposer largement à diverses époques, je vous prie instamment de m'accorder un tableau à copier. Si vous acceptez cette faveur, vous aiderez une artiste qui a une famille nombreuse à nourrir et qui se retrouve sans travail suite aux récents troubles.» Georges Sand quant à elle incarne encore aujourd'hui la liberté et l'émancipation des femmes ; une liberté gagnée grâce à son œuvre et que réclame son courage. Car la Dame de Nohant, maîtresse successivement et entre autres de Musset, Chopin et Mérimée, libre en amour, qui fumait et s'habillait volontiers de pantalons, défendra toute sa vie l'égalité des sexes et des citoyens. Elle pense, ressent, et s'exprime. Vilipendée ou adulée, reconnue par ses pairs comme un grand écrivain, elle a montré la voie à toutes celles qui comme Juliette de Ribeiro se sont reconnues en elle et ont salué, chacune à leur façon, ce guide et cet artiste. lettre conservée au fonds George Sand de la Bibliothèque historique de la ville de Paris, sous la côte, G. 5755 Bibliographie: Chris Petteys, Dictionary of Women Artists, Boston: G.K. Hall, 1985, p. 595. Julia Welbourn, Juliette de Ribeiro: A Woman Painter of the Second Empire Paul Duro, The “Demoiselles à Copier” in the Second Empire, in Woman's Art Journal Vol. 7, No. 1 (Spring - Summer, 1986), pp. 1-7 Archives Nationales, F21 53 (1840s), F21 105 (1850s), F21 176 (1860s), F21 250 (1860s)
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