Lot n° 293
Estimation :
3000 - 5000
EUR
WILLÈME FRANÇOIS (1830-1905) ET SON ATELIER.
Portrait présumé de Madeleine-Émilie Brohan (1833-1900), actrice de la Comédie-Française.
Grande figurine en biscuit de porcelaine, représentant fidèlement les traits en trois dimensions de cette célèbre actrice française posant dans une robe à crinoline, tenant un mouchoir dans sa main droite grâce aux techniques de la photosculpture. Reposant sur un socle-terrasse, portant l'inscription effacée «Ph. Sculpture France». Porte à l'intérieur une inscription manuscrite à l'encre brune probablement au nom de son ancien propriétaire : «Senoria xx Gangollo ??». Quelques fêles de cuisson, manque un petit morceau à l'extrémité du doigt, mais bon état général.
Travail français du Second Empire.
H. : 43 cm - L. : 28,5 cm - P. : 37,5 cm.
Historique : la photosculpture fut inventée par François Willème et brevetée en France en 1860 et aux États-Unis en 1864. Peintre, photographe et sculpteur, François Willème développe une technique mécanique permettant la reproduction des objets vivant ou inerte en combinant l'utilisation de la photographie et du pantographe lui permettant d'obtenir une sculpture exactement semblable au modèle. Son procédé est l'ancêtre de l'impression en 3 dimensions (3D). Cette invention rencontre un vif intérêt et aristocrates et célébrités du Second Empire se pressent dans son atelier situé au 42 de l'avenue de Wagram. Malgré son succès et sa participation à l'exposition universelle de 1867, l'activité se terminera en août 1874. François Willème réalisera durant cette période tant les portraits de la famille royale d'Espagne, de la cour de Napoléons III que ceux des acteurs de la Comédie-Française et notamment le duc de Morny, Rainulphe d'Osmond, Sosthène II de La Rochefoucauld, Théophile Gautier, Ferdinand de Lesseps ou Augustine Brohan, soeur du sujet que nous présentons.
Biographie : Madeleine est la fille d'Augustine-Suzanne Brohan et la soeur cadette d'Augustine Brohan, toutes deux comédiennes. Elle entra très jeune au conservatoire, suivit les cours Samson et obtint un second prix de comédie en 1839 puis le premier en 1840. Elle est admise à la Comédie Française en 1850 à l'âge de dix-sept ans, et son triomphe dans Les Contes de la reine de Navarre la font remarquer par Louis-Napoléon Bonaparte, futur président de la République, dont elle devient la maîtresse. Plus tard elle devint la celle du prince de Joinville avant d'entamer ne longue relation avec le jeune Paul Déroulède, dont elle a en 1866 un enfant, Paul Langély, que le poète (mineur au moment de leur relation) fait passer pour son filleul.
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